Décryptage de la semaine

Ce vendredi, O’Parleur ne badine pas avec l’amour. C’est « Un jour, un destin », la rubrique qui raconte l’origine des… jours (CQFD).

Vendredi, c’est Julie Vénus !

Le vendredi est le cinquième jour de la semaine[1], succédant au jeudi et précédant le samedi. Sous le soleil, rien de nouveau. Oui, sauf que…

À l’origine, vendredi (vers 1175), d’abord vendresdi (1119), vient du latin Veneris dies qui signifie « jour de Vénus »[2].

Décryptage Vendredi — Vénus est la déesse de l’amour, de la séduction, de la beauté féminine dans la mythologie romaine. Elle a été assez tôt assimilée à la déesse grecque Aphrodite. À l’origine, Vénus présentait probablement des spécificités, mais après cette assimilation, dont on voit les premières traces au II^e siècle av. J.-C., Vénus devient la déesse de la beauté. Fille de Gaïa et d’Ouranos, elle est la mère d’Hermaphrodite et de Cupidon (dieu de l’amour). Crédit Photo : Wikipédia.

Pour rappel : auparavant, le calendrier romain suivait le cycle étrusque (nundines)[3] qui comptait… huit jours ! Entre les I^er et III^e siècles, l’Empire Romain adopte progressivement la semaine de sept jours. Ils associent également les jours aux « sept planètes classiques » connues : Saturnus, Sol, Luna, Mars, Mercurius, Jupiter et Venus.

Décryptage Lundi — Calendrier de la semaine

Un peu comme en amour, ces choses-là prennent du temps et se construisent patiemment.

Friday Wear

Vendredi a connu des formes originales pour arriver jusqu’à nous. On trouve la forme dialectale (Nord, Bourgogne, notamment) devenres, par inversion des mots latins (XII^e siècle en wallon).

L’occitan conserve la forme divendres[4], le catalan divendres (espagnol viernes). Le portugais se distingue réellement des autres langues romanes par l’utilisation d’une expression particulière : sexta-feira.

Le breton fait aussi référence à Vénus, car vendredi s’y traduit par digwener ou gwener[5].

Dans les pays de langue germanique, il est le jour de la déesse Freyja, Frigg, Frîja, Frea (vrijdag en néerlandais, Freitag en allemand, Friday en anglais, etc.).

Freya qui conserve un lien éloigné avec Vénus car elle est en quelque sorte un équivalent germanique de la déesse de l’amour.

Anges et démons

Les connotations du mot, qui désigne le cinquième jour de la semaine en partant du lundi, sont liées à sa nature religieuse. Vendredi est un jour de pénitence chrétienne, où l’on faisait traditionnellement maigre. Vendredi saint désigne le vendredi précédant le dimanche de Pâques, jour où l’Église catholique célèbre l’anniversaire de la mort du Christ (XVII^e siècle)[6].

Le vendredi n’est pas toujours en odeur de sainteté, puisque certains y voient des mauvais présages. Ainsi, c’était généralement le jour de l’exécution des condamnés à mort dans la Rome antique.

Surtout, c’est LE jour des superstitieux, qui accordent au Vendredi 13 une influence particulière sur la chance ou la malchance…

Illustration du décryptage " Paraskevidékatriaphobie " — Si vous ne souffrez pas de « Paraskevidékatriaphobie » (oui, c’est un vrai mot), cliquez sur l’image pour tout connaître du **Vendredi** 13 !

Hasard du calendrier, nous sommes aujourd’hui vendredi 13. Si vous ne manquez pas d’audace, vous pourrez toujours tenter le Coup de Vénus.

Coup de Vénus Décryptage

Et si vous perdez, vous pourrez vous rappeler cet adage : « malheureux au jeu, heureux en amour » !

Hannibal LECTEUR, maudite Aphrodite

En bonus : Friday, I’m in love ♫ The Cure (1993)

Notes et références – Vendredi

[1] Traditionnellement le sixième jour de la semaine, il est considéré comme le cinquième jour de la semaine par la numérotation ISO depuis 1988.

[2] Formé du latin classique Venus, Veneris (cf. Vénus) et de dies « jour » (cf. diurne), qui apparaît dans les noms des jours de la semaine en français (cf. midi).

[3] Les nundines, en latin nundinae (de novem « neuf » et dies « jour »), étaient l’appellation des jours de marché dans la Rome antique. Ce cycle revenait tous les neuvièmes jours. Les nundines se représentaient donc constamment après huit jours révolus.

[4] Voire d’autres formes dialectales, en plus de la forme générale : vivaro-alpin lo vèndres, provençal vendres.

[5] C’est la même chose pour le gallois dydd Gwener, autre langue celtique.

[6] Autrefois nommé bon vendredi (1440-1475 ; 1349, boin venredi en wallon). Source : LE ROBERT, Dictionnaire historique de la langue française.

Retrouvez notre précédent Décryptage → Cabaret