Un bel Apollon
Illustration, expression un bel apollon

Expression ~ Un bel Apollon

Décryptage de la semaine

6 juillet 1739, « J’attends, mon bel Apollon, votre ouvrage, avec autant de vivacité que vous le faites. ». Cette phrase de François-Marie Arouet, dit Voltaire, adressée au philosophe Helvétius, relève d’un malheureux pléonasme. Mais veuillez nous éclairer sur ce point me direz-vous chers lecteurs. Je vous ai entendu.

Apollon, Dieu de l’Olympe, fils de Zeus et de Leto, aux multiples pouvoirs est le dépositaire de la Lumière, de l’Harmonie, de l’Oracle, de la Guérison, de la Purification, mais également de la Musique, de la Poésie, de la Danse, des Arts ainsi que des Sciences. Vous en conviendrez, il fallait au moins deux bras et deux jambes divines, pour assumer l’étendue de la tâche. Néanmoins, d’entre tous ces titres, la figure du Dieu « de la Jeunesse » et « de la Beauté éternelle » s’est fixée de manière pérenne dans notre lexicographie populaire. Usuellement, un Apollon désigne « un jeune homme au physique plein de grâces », en somme notre « beau gosse » des temps modernes. Vous noterez que la sémantique a perdu une part de son caractère divin sur le chemin de son évolution.

Apollon incarnation et personnification de la beauté est le moule dans lequel se fond l’essence du beau. Voilà pourquoi, le « Bel Apollon » de Voltaire relève de ce que nous appelons un pléonasme au même titre qu’allumer la lumière qui se fond et se confond dans la même fusion. 

Retrouvez notre précédent Décryptage → Etre comme un coq en pâte