https://oparleur.fr/wp-content/uploads/2019/06/eberhard-grossgasteiger-qhswVQdi83c-unsplash.jpg, tirer le diable par la queue
Illustration du l'expression tirer le diable par la queue

Expression ~ Tirer le diable par la queue

Décryptage de la semaine

Toute cette masse de femmes méchantes et d’enfants malades, en même temps que leur bourreau, s’entassaient dans cette maison de bois du Quartier de Pétersbourg, crevait de faim parce que le vieil homme était avare, ne lâchait l’argent que sou à sou, même si, pour sa vodka à lui, il ne le comptait pas […] Bref, tout cela tirait le diable par la queue et maudissait son sort.

                                                                      Fiodor Dostoïevski, Une sale histoire (1862)


Aujourd’hui, c’est l’idiome pittoresque tirer le diable par la queue qui vient compléter la collection toujours plus fournie de notre rubrique décryptage.

L’expression est employée de nos jours pour qualifier une situation où l’on vit avec des revenus trop modestes pour vivre dignement.
Certains lexicographes expliquent le rapport, peu évident, entre la forme et le sens de l’idiome, par l’image d’un homme ou d’une femme voulant pactiser avec le diable. Ce dernier repoussant la demande, au moment de s’éclipser se fait retenir par la queue, par la pauvre âme qui l’avait sollicité dans l’espoir fou de s’extirper d’une situation inextricable.

Cependant, l’expression tirer le diable par la queue, n’a pas toujours eu ce caractère dont l’apparition date du XVIIème siècle. Par ailleurs la bifurcation du sens de l’idiome reste encore aujourd’hui un mystère à élucider (avis aux amateurs).

En effet, au XVIème et au XVIIème siècle, les textes au sein desquels celle-ci figurait lui conféraient un sens bien différent ; tirer le diable par la queue signifiait alors « travailler humblement pour gagner raisonnablement sa vie ».

Retrouvez notre précédent Décryptage → Ça ne mange pas de pain