Décryptage de la semaine
O’Parleur met les formes pour parler de la paréidolie. Explication dans un décryptage qui ouvre l’œil et le bon !
La paréidolie, qu’est-ce que c’est ?
Voilà un bien joli mot, qui mêle poésie, science et contemplation ! Paréidolie, nom féminin, se compose :
- Du grec ancien παρά / pará, qui signifie « à côté [de], au lieu [de], faux » ;
- Et du nom commun εἴδωλον / eídōlon, pour « image, apparence, forme, simulacre »).
La paréidolie est la capacité de notre cerveau à identifier, sous l’effet de stimuli visuels, des formes familières (animal, objet, visage…) dans notre environnement. Cela peut être :
- Dans un paysage…

- Un nuage, de la fumée…

- Une tâche d’encre…

- De la nourriture…

- Ou tout autre objet du quotidien !

Cette capacité concerne également les stimuli auditifs, qu’il s’agisse d’une voix humaine identifiée dans un bruit ou de paroles en langue étrangère (chansons, discours) que l’on « traduit » dans notre langue[1].
Juste une illusion…
La paréidolie est un phénomène fréquent et naturel, qui s’explique par le fonctionnement même de notre cerveau. En effet, celui-ci structure sans cesse son environnement et associe les informations qu’il reçoit à des objets familiers. C’est ce qui nous permet notamment de classer les objets nouveaux dans différentes catégories connues.
Ce phénomène s’explique aussi par les aptitudes sociales de l’être humain et sa capacité à évoluer. Si nous avons tendance à voir des « visages » dans des rochers, des arbres ou des planètes…

… c’est parce que notre cerveau visuel consacre beaucoup de temps et de neurones à reconnaître les personnes et les visages en particulier. Cela nous permet de sociabiliser mais aussi d’identifier les prédateurs potentiels et nous prémunir des dangers[2].

Les paréidolies visuelles font partie des illusions d’optique, à une différence près. Là où les illusions « traditionnelles » sont créées par les mécanismes de la perception, les paréidolies sont subjectives. Ainsi, en fonction de leur culture, leur éducation, leurs biais cognitifs, leurs aptitudes à observer, etc…, deux personnes ne verront pas forcément la même chose.

Observer des formes dans le ciel constitue donc un phénomène neuropsychologique complexe. Autrement dit, c’est du sérieux !

Rien que pour vos yeux
Il est déjà l’heure de nous quitter.

Avant de conclure, nous nous devons d’évoquer l’aspect ludique et fédérateur de la paréidolie. Il existe de nombreuses pages sur Pinterest, Reddit, Twitter ou Imgur qui recensent des milliers de photos de « visages » et autres créatures merveilleuses que l’on peut observer dans notre environnement.

Nous pouvons même « détourner » des outils de tous les jours pour nous adonner à cette activité.

La paréidolie peut également devenir une véritable démarche artistique.

La rédaction de O’Parleur n’est pas inactive non plus. Preuve en est avec cette photo prise lors de la pause-café. Il paraîtrait que les gens y voient le logo de leur média préféré…

Au terme de ce décryptage, nous espérons que vous aurez eu plaisir à (re)découvrir la paréidolie, même si nous ne nous faisons pas d’illusion. Un comble ![3]
Hannibal LECTEUR, a la tête dans les nuages
En bonus : Jamy – Épicurieux 🎥 Les meilleures illusions d’optique ! (Attention aux yeux)
Rappelez-vous : pour interpréter le monde, notre cerveau s’appuie toujours sur ce qu’il connaît.
Notes et références – Paréidolie
[1] Pour le son comme pour l’image, il s’agit d’une déformation de notre cerveau qui cherche à interpréter, de façon compréhensible, ce qu’il capte. Ceci renvoie à la notion d’apophénie, « qui est plus généralement le fait d’interpréter et de donner un sens à un assemblage chaotique d’informations » (France Culture).
[2] Voir l’article (en anglais) du chercheur australien Colin Palmer sur Psychological Science.
[3] Sources : France Info – Trois questions sur la paréidolie, cette capacité de notre cerveau à voir une tête d’ours sur la planète Mars, 01/02/2023. Page Wikipédia sur la paréidolie.
Retrouvez notre précédent Décryptage → Matamore