Décryptage de la semaine
À l’approche d’Halloween, O’Parleur vous propose d’avoir les chocottes. Explication dans un décryptage qui a les crocs !
Choc et effroi étymologie
Chocotte est un nom féminin d’abord attesté en argot (1878). Contexte horrifique oblige, son origine est obscure et discutée : on y a vu une variante de chicot dans les sens de « fragment de dent », « reste de chose rompue », avec une influence des mots de la famille de choc.

Le mot a été employé par les chiffonniers pour « os gras, recueilli pour la revente ».

Avoir les chocottes aujourd’hui
Chocotte s’est ensuite répandu avec le sens de « dent » (1907, peut-être 1882, selon Esnault). Le développement menant à la locution familière avoir les chocottes « avoir peur » (1914-1918, dans l’argot des soldats) se comprend d’après l’idée de « claquer des dents ».

Cependant, on a aussi évoqué à son propos une racine onomatopéique tšok (tchok), d’ailleurs difficile à séparer de šǫkê « frisson », chòkè « claquer des dents », voire même de choc « ébranlement nerveux ».
Le mot a d’ailleurs pour dérivé le verbe intransitif chocotter. Il connaît le même glissement de « claquer des dents » à « trembler de peur » (Mort à crédit, Céline, 1936).[1]

Au terme de ce décryptage, nous espérons ne pas vous avoir trop effrayé, de peur que vous ayez… une dent contre nous !
Hannibal LECTEUR, Trente-deux dents et deux dehors
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Notes et références – Avoir les chocottes
[1] Source : LE ROBERT, Dictionnaire historique de la langue française.
Retrouvez notre précédent Décryptage → Vendre la peau de l’ours